Au printemps, le yoga est légère comme l’air

Les saisons illustrent les rythmes qui animent une année de la Nature. L’Ayurveda nous offre une lecture approfondie du Monde, de nous-même et de la Vie. La « science de la Vie », c’est son nom en sanskrit,  nous rappelle des éléments clés pour traverser l’année en harmonie avec nous-mêmes et la Nature.

Ainsi, si l’Ayurveda découpe l’année calendaire en six saisons et inter-saisons, deux saisons de « transition » sont particulièrement importantes et nécessitent une précaution accrue à son hygiène de vie et son alimentation : le printemps et l’automne.

En Ayurvéda, le printemps est associé au dosha kapha. Cette saison est caractérisée par l’humidité et la douceur, et par la fraîcheur qui laisse graduellement place à la chaleur. Au printemps le corps s’anime, sort de sa coquille, se ragaillardit. L’esprit s’éveille, s’éclaire, les yeux sont plus tendres dans tout ce qu’ils regardent. Au printemps, la saison du mouvement et du changement, on associe un élément de l’air. Grâce à l’air, la stagnation de l’hiver parte et laisse la place à une énergie toute neuve.

 

Grand ménage du printemps

Pendant l’hiver, nous sommes plutôt à l’intérieur, au sens propre comme au figuré, et à l’arrivée du printemps, nous accueillons l’énergie du mouvement et du changement.

Alors il est désormais temps de faire un nettoyage de printemps. À la maison, nous ouvrons grand les fenêtres pour laisser entrer l’air frais et les rayons du soleil, et dans notre corps, l’envie nous vient également d’aérer et de purifier, par exemple faire une détox ou un jeûne.

Pendant l’hiver, nous avons mangé plus gras et plus sucré, mais à présent, nous rêvons de jus verts.

En quittant la saison liée à tout ce qui est sombre, nous nous approchons vers tout ce qui est clair et vers la lumière, ces qualités propres à l’élément air. C’est la saison idéale pour ranger, faire de la place et faire entrer un vent frais. Nous mangeons moins lourd, nous allons nous asseoir au soleil et nous nous tournons, avec une énergie renouvelée, vers le ciel. 

Sur le tapis de yoga, nous pouvons aussi souhaiter la bienvenue au printemps et à l’élément air. En pratiquant les postures suivantes, vous pouvez créer de l’espace dans votre corps.

Le cœur et les poumons, ces organes typiquement associés à l’air, reçoivent une attention particulière : car lorsqu’on fait plus de place pour ces organes, une sensation de légèreté émerge tout naturellement. 

La posture du Triangle 

(Utthita Trikonasana en sanskrit)

Sur une inspiration, étires les bras parallèles au sol. Sur une expiration, avancez le bras droit, comme si quelqu’un vous tirait par la main, jusqu’au maximum. 

Assurez-vous d’allonger les deux flancs (des hanches jusqu’aux aisselles).

La main droite se dépose sur la jambe avant, le bras gauche s’étire vers le ciel. La tête peut aller dans le prolongement du mouvement du bras gauche, en portant le regarde vers le pouce de la main gauche. Mais si la nuque est sensible, vous pouvez garder le regard vers le pied avant au sol.

Concentrez-vous sur l’espace dans vos flancs et votre poitrine et étirez le bout de vos doigts comme s’ils sortaient de votre cœur et irradiaient: une sensation de légèreté et d’ouverture émergera tout naturellement. 

La posture du Pont 

(Setu Bandhasana) est une posture d’ouverture du cœur. 

Vous soulevez les hanches du sol et élevez le dos pour ouvrir la poitrine.

Ainsi, vous stimulez l’élément air qui est dans vos poumons.

Que vous soyez en quête d’énergie ou de relaxation, le Pont saura vous offrir un moment de bien-être : il renforce le dos, apaise les tensions accumulées et, bonus, il est idéal pour les journées passées assis. 

Cette posture de flexion arrière est une alliée parfaite pour gagner en stabilité, en souplesse et en force, tout en restant accessible aux débutants. Si vous êtes stables et comfortables dans la posture du Pont, vous pouvez continuer l’accueillir l’aire du printemps avec la posture de l’Arc.

La posture de l’Arc 

(Dhanurasana) crée de l’espace dans le cœur et les poumons. C’est une excellente posture de yoga pour activer et renforcer les muscles du dos. L’avant de votre corps s’ouvre vers le haut et vers l’avant, comme si deux mains poussaient doucement et tendrement votre dos vers votre poitrine. 

Allongez-vous sur le ventre sur votre tapis de yoga.

Inspirez, puis sur l’expiration vos genoux vont se plier et se rapprocher le plus près possible de votre fessier.

Sur l’inspiration, vos mains vont venir attraper délicatement vos chevilles.

Inspirez profondément et élevez vos talons loin de votre fessier tout en soulevant vos cuisses. C’est là où le terme posture d’extension prend tout son sens avec le torse et la tête qui vont naturellement s’étirer.

La posture du Sphinx 

(Salamba Bhujangasana). La pratique du Sphinx étire tout le dos, principalement les muscles de la colonne vertébrale, de la poitrine, des épaules, des muscles abdominaux, du cou et des bras. Ce processus d’étirement renforce la colonne vertébrale, le dos et les bras et aide à resserrer les muscles fessiers (fesses).

Cette posture vous offre non seulement de l’espace au cœur mais un étirement des clavicules. Cela crée une ouverture supplémentaire dans la poitrine. La posture du Sphinx est idéale pour aider les étudiants souffrant de problèmes liés à n’importe quelle partie de la colonne vertébrale. Elle aide de manière thérapeutique à soulager les maux de dos ou de cou. 

Pour entrer dans la posture, commencez la pratique allongé sur le ventre. Inspirez, déplacez les mains vers l’intérieur et placez les avant-bras près de votre épaule, les mains posées près de chaque côté de votre corps. 

Avec une autre inspiration, levez la tête en cambrant le cou. Expirez et prenez les épaules derrière vous pendant que vous posez tous les avant-bras sur le sol. En appuyant fermement sur les paumes, soulevez pour rester dans cette douce courbure arrière.

Les postures pour la méditation

La méditation, comme en Lotus (Padmasana) ou en Posture facile (Sukhasana), vous permet de ressentir l’air et l’espace en vous-même. En fermant vos yeux, vous excluez l’élément air du monde qui vous entoure – puisque les distractions sont constituées d’ondes d’air qui vibrent. Ainsi, vous créez votre propre espace sécurisant, dans lequel vous pouvez être et ressentir.

Commencez par vous asseoir confortablement sur vos fessiers. Ramenez les pieds et les orteils vers vous. Redressez correctement votre dos, comme si on vous étirez vers le haut, et placez les épaules bien en arrière.

Par la suite, ramenez le pied droit au niveau du pli de l’aine gauche, le plus haut que vous pouvez. Faites de même avec le pied gauche, en le plaçant sur le pli de l’aine droit.

Vous devez maintenant coller vos genoux au sol pour fixer au mieux la position. Si vous n’êtes pas assez souple pour le faire simplement, vous pouvez ajouter une brique de yoga ou un petit coussin sous vos fesses, cela facilitera la posture.

Enfin, placez vos mains à plat sur vos genoux, ou bien réalisez le classique cercle avec votre pouce et votre index.

La posture du Lotus a la capacité de vous détendre et de vous relaxer, mais aussi de réveiller votre vitalité.

« On ne peut pas toujours contrôler ce qui se passe à l'extérieur. Mais on peut toujours contrôler ce qui se passe à l’intérieur. »

Wayne Dyer